JIM OVIA : L’Afrique des possibles

L’Afrique des possibles : « Les secrets d’un self-made-man nigérian » paru en 2020 aux éditions Tallandier est la version française du livre « Africa Rise and Shine » du businessman nigérian Jim OVIA. Il s’agit d’un ouvrage autobiographique qui retrace le parcours fulgurant d’un enfant parti du petit village d’Agbor situé dans l’Etat du Delta au Sud du Nigéria pour atteindre les sommets du monde.
Ce magnat de la banque, surnommé the « Godfather of banking » en 2013 par le journal Forbes a fondé la Zenith Bank en 1990avec un capital de 20 millions de nairas. Trente ans plus tard cette institution financière pèse à ce jour plus de 16 Milliards $ d’actifs faisant d’elle l’un des plus grands groupe bancaire du continent.
Dans ce récit subdivisé en 29 chapitres, cet entrepreneur dans l’âme nous révèle les secrets de son incroyable ascension qui l’a conduit tour à tour de la finance aux télécoms en passant par l’immobilier, l’informatique et les assurances. Mais l’une des œuvres dont il est le plus fier est sans doute sa fondation qu’il a créée en 2004 et qui permet aux jeunes nigérians issus des milieux défavorisés d’accéder à une éducation de qualité. L’idée étant d’outiller ces jeunes gens, quelque soit leurs origines, afin qu’ils puissent à leur tour contribuer à l’essor du Nigéria en particulier et de l’Afrique en général.
Trois grandes leçons ont particulièrement retenus notre attention
- Croire en soi – Croire en l’humain
« … pour arriver au bout du chemin, il faut croire en son ambition et assumer son envie farouche de réussir ». Telle est la maxime que ce tycoon recommande à tous ceux qui aspirent au succès. Aucune réussite n’est possible si l’on ne croit pas en ses capacités à atteindre, voire dépasser ses objectifs. C’est cette confiance en lui couplée à une volonté inébranlable à créer sa banque, qui l’a emmené, alors qu’il n’avait que 10 ans d’expérience a déposé sa candidature pour l’obtention d’une licence bancaire dont l’une des conditions étaient de jouir d’une ancienneté de 20 ans dans la banque. Mais grâce à sa ténacité, il a pu convaincre les membres de la commission d’octroi de licence à valider sa candidature malgré ce handicap.
Croire en soi implique aussi croire en son instinct. L’auteur le martèle à plusieurs reprises, « il faut croire en son instinct », notamment en affaires. D’ailleurs, chaque étape de son parcours entrepreneurial a été marquée par une décision instinctive. Ainsi, lors de la libéralisation du secteur bancaire au Nigéria dans les années 80 & 90, deux types de licences étaient attribuées : l’une pour les banques d’affaires, et l’autre pour les banques de commerce. Tandis que la plupart de ses concurrents choisissaient la première parce que moins contraignante en termes de capital initial (6 Mios nairas), lui par contre, optait pour la seconde, plus compliquée, et plus onéreuse à obtenir (20 Mios Nairas). Parce que pour lui, « l’instinct donne l’esprit d’entreprendre et la confiance donne des ailes. Les deux combinés agissent comme les moteurs d’une fusée » Aujourd’hui les résultats lui donnent raison.
Si sa banque a pu connaître une expansion aussi significative, c’est aussi grâce au travail d’équipe. Ses hommes et femmes très compétents et motivés à offrir la meilleure qualité de service aux clients. Son secret : « Toujours placer l’humain, qu’il soit collaborateur, actionnaire ou client au sommet des priorités »
- Construire son réseau : l’allié le plus précieux
« Vos relations valent plus que vos avoirs ». C’est fort de cette vérité qu’il a su développé durant sa trajectoire, un solide carnet d’adresses. Or les cadres propices aux rencontres et aux prises de contact sont les lieux d’apprentissage/formations (Universités) et les Sommets/Conférences.
S’agissant des formations, le natif d’Agbor, s’est inscrit en 2002, au séminaire des CEOs ou encore Owner President Mangement (OPM) à Harvard Business School, l’une des plus prestigieuses écoles de commerce au monde. Il s’agissait des séances de formation de trois semaines étalées sur trois ans et qui réunissaient plusieurs CEOs venus d’horizons divers.
Concernant les conférences, il a participé a plusieurs reprises à diverses rencontres de haut niveau aux rangs desquelles, le Forum Economique Mondial (WEF) de DAVOS. Sommet organisé chaque année au mois de janvier et qui réunit les grands patrons et les Chefs d’Etat pour discuter de l’économie mondiale. Participation qu’il doit à sa relation avec l’ancien Président par intérim du Nigéria. Outre DAVOS, il a également assisté aux rencontres tenues en marge des assemblées générales de l’ONU à New York tels que le Clinton Global Initiative.
Toutes ces rencontres lui ont permis de bâtir un carnet d’adresses de noms prestigieux qui lui ont été utiles à plus d’un titre. En plus de ce réseau à international, l’auteur a gardé à l’esprit l’importance de se bâtir un carnet d’adresses local, car « dans les affaires, les opportunités peuvent se présenter n’importe où et nul ne sait d’où viendra la chance ».
- Redonner au monde ce qu’on a reçu de lui
Comme son ainé Gervais Koffi DJONDO, Jim OVIA a très vite intégré l’importance de redonner l’eau au puit, c’est-à-dire d’exprimer sa gratitude au monde par rapport à tout ce qu’il a obtenu de la vie. C’est dans cet ordre d’idées qu’il a créé sa fondation en décembre 2004 et qui avait pour objectif « de permettre à la jeunesse nigériane d’exprimer son potentiel ». Afin de former l’élite de demain, il entreprit de bâtir dans son village à Agbor un établissement d’excellence : La James Hope College, dont la mission serait de dispenser un enseignement secondaire de qualité aux jeunes nigérians sans condition de ressources et ce grâce aux bourses alloués par sa fondation.
Derrière cet œuvre philanthropique, se cache son ambition, celle de redonner à cette jeunesse démunie et pourtant pétrie de potentiel, de l’espoir grâce à l’école, car comme le dit Nelson Mandela « L’éducation est la meilleure arme pour changer le monde ». Parce qu’en fin de compte, il s’agit bien de cela, Changer le monde, changer le visage de l’Afrique : l’Afrique des possibles.
Une autre Afrique est possible !